RIBC-GIZC
MOTS DU PRESIDENT
Chères amies, chers amis, partenaires des îles de la Casamance, C’est avec une grande satisfaction que je vous adresse ces quelques mots de la présentation du Plan Stratégique de Développement Durable des Îles de Basse Casamance 2025–2030. Ce document marque une étape essentielle pour notre association, le Réseau des Îles de Basse Casamance pour la Gestion Intégrée des Zones Côtières (RIBC-GIZC). Il s’agit de notre tout premier plan stratégique, fruit d’un travail collectif auquel ont contribué de nombreuses personnes, membres et partenaires du Réseau. À toutes et tous, je tiens à adresser mes sincères remerciements.
Les petites îles de la Casamance, de par leur situation géographique, sont parmi les territoires les plus vulnérables aux effets du changement climatique. L’érosion côtière, la montée des eaux, la salinisation des sols, les tempêtes récurrentes menacent non seulement la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance, mais aussi l’accès à l’eau potable, le logement, et l’ensemble des services essentiels. À ces défis environnementaux s’ajoutent l’isolement géographique et l’enclavement, qui limitent considérablement l’accès aux services sociaux de base.
Face à ces réalités, les communautés insulaires ont décidé de se mobiliser en créant un cadre de solidarité et de plaidoyer : le RIBC-GIZC, né en septembre 2015. Cette initiative répond à une nécessité : bien que riches en biodiversité et en patrimoine culturel, les îles de la Casamance demeurent souvent en marge des programmes de développement nationaux et des priorités des partenaires au développement.
Pourtant, ces territoires insulaires regorgent de potentiels. D’une part, ils offrent des perspectives majeures pour le développement de l’économie bleue, encore sous-exploitée. D’autre part, leur contribution à la lutte contre les changements climatiques est remarquable : plus de 70 % de leur superficie estcouverte de forêts de mangrove, reconnues mondialement pour leur exceptionnelle capacité de séquestration du carbone. Ces écosystèmes, entretenus et préservés depuis des générations par les communautés locales, rendent des services écologiques inestimables à l’échelle planétaire.
Il est donc impératif que les politiques publiques reconnaissent les spécificités et la fragilité de ces territoires. Et pour cela, les modèles de développement conçus pour les zones continentales ne peuvent pas simplement être transposés dans les îles. Il faut des solutions adaptées, ancrées dans les dynamiques locales, respectueuses des savoirs traditionnels et attentives aux contraintes uniques de ces petites îles du Sud du Sénégal.
Mais aucun projet de transformation durable ne pourra réussir sans l’implication directe des populations locales. Elles connaissent mieux que quiconque leurs territoires, leurs défis et les réponses efficaces à y apporter. Leur participation active à chaque étape — de la conception à l’évaluation — est une condition essentielle pour garantir l’appropriation des actions et leur impact à long terme.
Les habitants des îles ne doivent plus être perçus comme de simples bénéficiaires, mais comme des acteurs à part entière du développement durable et de la résilience face au changement climatique. C’est dans cette logique que le RIBC-GIZC s’affirme comme un espace stratégique de concertation et de proposition, ainsi qu’un acteur de terrain mobilisé pour une meilleure coordination des interventions dans les îles.
Ce plan stratégique présente une vision claire, élaborée avec et pour les populations insulaires. Il s’appuie sur les réalités locales tout en étant aligné sur les cadres nationaux et internationaux. Il place en priorité l’adaptation au changement climatique ainsi que la prise en compte des besoins spécifiques des femmes et des jeunes.
À travers ce plan, le RIBC-GIZC ambitionne de porter la voix des petites îles de la Casamance dans les débats politiques, environnementaux et sociaux, pour qu’elles occupent enfin la place qu’elles méritent dans les politiques publiques et les initiatives de développement durable.
Dr Cherif Samsedine Sarr, Président du RIBC-GIZC
Qui sommes-nous ? Les raisons de notre constitution en réseau ?
Le Réseau des Iles de Basse Casamance pour la Gestion Intégrée des Zones Côtières (RIBC-GIZC) est organisation communautaire à but non lucratif qui regroupe les petites iles de la Casamance. Nous sommes un regroupement de 21 villages insulaires et côtiers situés à l’extrême sud-ouest du Sénégal, dans la région appelée Casamance.
Nous sommes une communauté qui vit les effets dévastateurs du changement climatique et qui est victime de l’isolement et de l’enclavement. C’est pourquoi, en 2015, nous avons décidé de nous mettre en réseau pour consolider et mettre en valeur nos liens historiques et culturels et le bon voisinage entre villages insulaires, d’une part ; et d’autre part, lutter ensemble contre le changement climatique et promouvoir des projets de développement local qui correspondent à nos besoins réels.
Nous sommes un cadre communautaire inter-villageois de lutte pour la justice climatique et e recherche des solutions innovantes pour compenser les pertes liées au changement climatique. Tout en développant une solidarité locale pour, non seulement, harmoniser les initiatives développement local dans notre zone, mais aussi, mutualiser nos efforts et ceux de nos partenaires, nous voulons que toute action de développement menée dans nos villages soit cohérente, adaptée et contribue de façon réelle à l’amélioration des conditions de vie de nos populations.
Le Réseau des Iles de Basse Casamance pour la Gestion Intégrée des Zones Côtières (RIBC-GIZC) a pour buts :
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De renforcer les liens de solidarité socioculturels entre les populations des iles de la Basse Casamance et promouvoir l’intercommunalité centrée sur le développement des iles.
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De mettre en œuvre le plan d’actions et les engagements confinés dans la « Charte » locale pour une Gestion Intégrée des Zones Côtières (GIZC) en Basse Casamance signée par les 21 villages constituant ce réseau.
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Mener un plaidoyer pour la prise en compte des préoccupations insulaires dans les politiques publiques de développement et les agendas de développement.
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Nouer des relations de partenariat avec des personnes et organisations d’autres horizons œuvrant dans le même sens.
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Promouvoir la Gestion Intégrée des Zones Côtières comme approche de développement local en milieu insulaire.
Administration du Réseau des Iles de Basse Casamance
L’administration du Réseau des Iles de Basse Casamance est assurée par un conseil d’administration et une équipe technique.
Dans chacun des villages membres, le conseil d’administration travaille directement avec cellule locale, composée comme suit :
Président/e
Vice-Président/e
Secrétaire Général
Secrétaire général adjoint
Trésorier/e général/e
Trésorier/e général/e adjoint
Commissaires aux comptes
En plus des membres qui constituent chaque cellule locale, chaque village a choisi 5 autres personnes qui sont les délégués qui représentent les villages dans les assemblées inter villageoises et autres rencontres du Réseau des iles hors du village de la cellule. Toutes ses personnes sont élues à l’assemblée générale qui regroupe la population de chaque village.