Nous sommes un réseau de petites îles fragiles en quête de résilience communautaire face au changement climatique
Notre organisation est composée de 21 villages insulaires et côtiers répartis dans deux municipalités : Diembéring et Kafountine. Selon les recherches réalisées par l’équipe de recherche Gouvernance des Territoires de l’Eau (GTE) du Laboratoire Leidi de l’Université Gaston Berger de Saint Louis du Sénégal, dans le territoire d’intervention de notre organisation, il y aurait 56 petites iles parmi lesquelles il y a 9 iles habitées en permanence, 21 iles agricoles et 26 iles de mangroves. La plus grande ile mesure 80,06 km2 et la plus petite 6,04 km2.
Nos petites îles sont de véritables territoires d’eau où les vasières de mangrove et les cours d’eau représentent 70% de la superficie totale. Isolés en permanence par la mer et/ou les cours d’eau, dotés de possibilités réduites en termes d’espace, nos îles sont au cœur des problématiques environnementales actuelles. La temporalité de la pluviométrie occasionnant une réduction des eaux douces pluviales, l’accélération de l’élévation du niveau la mer et l’érosion côtière ont mis nos populations dans une situation de vulnérabilité extrême. L’érosion côtière a dévasté nos petites iles avec déjà des populations déplacées en raison de la destruction de leurs habitats. Les villages de Carabane, de Diogué, de Gnikine, de Saloulou, d’Ourong et de Cachouane par exemple, sont des exemples concrets de zones où les populations sont contraintes de quitter en raison du changement climatique.
Dans tous nos villages insulaires, les moyens de subsistance sont menacés par le changement climatique ; la population abandonne la riziculture parce que l’élévation de niveau de la mer a provoqué un envahissement de nos terres agricoles par l’eau salée du fleuve Casamance. Chez nous, il est impossible d’avoir de l’eau potable, sur place en permanence en raison de la salinisation de la nappe phréatique par l’intrusion saline ; etc.
A tout ces facteurs environnementaux, s’ajoutent l’enclavement et la ruralité qui font qui transforment iles en territoire piégé par la foret de mangrove et les cours d’eau du fleuve Casamance, une perdue, oubliée où la population n’a pas accès à un bon système de système de santé, pas d’assainissement, inexistence de l’électricité et donc pas d’accès à internet et au digital, des infrastructures scolaires très faibles et incomplètes qui font que les enfants de nos iles sont obligés de quitter nos villages pour poursuivre leurs études dans les grandes villes.
Les 21 villages membres de notre réseau sont : Niomoune, Hilole, Couba, Haere, Carabane, Coumbaloulou, Mantate, Kaillo ; Diogué, Ehidj, Bakassouck, Hitou, Ourong, Sifoka, Cachouane Kassel, Gnikine ; Boune, Wendaye, Saloulou, Boko. Nos villages membres sont répartis en 4 zones sociolinguistiques.
Les iles du Karone
Il s’agit des villages de Kassel, Hilole, Couba, Coumbaloulou, Mantate, Kaillo. Ce sont les îles les plus au nord de l’estuaire de la Casamance. Ces villages sont répartis dans deux îles : Hilole, Couba, Coumbaloulou, Mantate et Kassel se trouvent sur la même bande de terre et donc constituent une seule île. Kailo se trouve dans une île à part.
L’appellation Karone est liée à la langue locale, le diola Karone qui est parlée dans toutes ces îles.
Les iles du Bliss Karone
Les îles du Bliss Karone sont une entité entière du peuple Karone puisqu’elles partagent la même langue et la même culture que les îles du Karone. Ce sont les îles les plus ouvertes à l’océan atlantique. Il y a 4 villages dans cette zone et sont répartis dans deux îles. Les villages de Saloulou, Boune et Boko se trouvant sur une seule île et le village de Kailo étant seul dans une autre île. Le nom Bliss viendrait d’ailleurs du mot français Brise de vent pour montrer la différence entre les autres îles du Karone qui sont plus à l’intérieur et les îles du Bliss Karone plus ouvertes à la brise de vent de l’océan atlantique.
Les iles du Bliss Kassa
Les îles du Bliss Kassa constituent une zone tampon entre les îles du Bliss Karone et les îles du Kassa. C’est une zone de métissage entre la culture diola du Kassa et la culture diola du Karone. C’est aussi cette zone qui est la limite sud de la commune de Kafountine. Les villages qui composent cette zone sont : Diogué, Niomoune, Bakassouck, Hitou, Haere répartis dans 3 iles. Hitou, Haere et Bakassouk sont dans une seule île. C’est d’ailleurs la plus grande île de la Casamance avec 80 km2. Les localités de Niomoune et de Diogué sont chacune dans une île propre.
Les iles du Kassa
C’est l’ensemble des îles qui se trouvent en rive gauche du fleuve Casamance et appartenant à la collectivité territriale de Diembéring. Il faut rappeler que le cours d’eau principal du fleuve Casamance est la frontière entre les communes de Diembering et de Kafountine. Nous avons dans cette zone 7 villages qui sont membres de notre organisation. Il s’agit des villages de Carabane, Ourong, Ehidj, Wendaye, Sifoka, Cachouane et Gnikine. Les villages de Carabane et Ehidj sont chacun dans une île propre ; les villages Wendaye et Sifoca sont dans une même île mais séparés par une forêt de mangrove et un petit cours d’eau. Ourong est aussi séparé du continent par une forêt de mangrove et un petit cours d’eau. Quant aux villages de Cachouane et de Gnikine, ils se trouvent sur la grande bande de terre de Diembering mais partagent les mêmes réalités que les îles.