Education en milieu enclavé
Les petites îles de la Casamance sont déficitaires en matière d’infrastructures et d’équipements solaires. C’est pourquoi, l’éducation est l’une des causes principales du dépeuplement périodique des îles. Jusqu’à une période récente, pour étudier, les enfants des îles devaient quitter leurs villages pour rejoindre le continent dans les villages où il y avait des écoles publiques. Dès l’âge de 6 à 7 ans, beaucoup d’enfants étaient ainsi séparés de leurs familles car ils devaient être confiés à des familles situées dans les villages où il y a des écoles publiques. Pour les enfants de familles qui n’avaient de contacts dans les villages, ils n’avaient pas la possibilité d’être scolarisés.
Pour lutter contre cette injustice, les populations de chaque village ont donc commencé à faire des épargnes et à chercher des partenaires pour la construction d’écoles. L’argent collecté grâce aux épargnes a permis la construction des premières salles de classe des îles. Progressivement, la population a commencé à construire des écoles élémentaires dans leurs villages et a sollicité à l’Etat l’affectation d’enseignants. Aujourd’hui, dans plusieurs îles il y a certes des écoles avec 2 à 3 salles de classe construites par la population sur fond propre et grâce à l’appui de partenaires étrangers. Il faut noter que les touristes qui visitent les îles et qui voient les conditions précaires dans lesquelles étudient les enfants des îles, à leur retour dans leurs pays, aident souvent les villageois des îles dans leurs initiatives.
L’offre éducatif reste encore faible malgré les efforts des populations locales et des quelques partenaires étrangers. Ces efforts ont permis de faire passer l’âge d’émigration des enfants, qui passe de 6 ou 7 ans à 12 ou 13 ans. Puisqu’il y a maintenant des écoles primaires (à renforcer) dans la plupart des îles, les enfants peuvent faire leur cycle élémentaire dans les îles mais juste après le cycle primaire, ils doivent aller habiter dans un village où il y a une école secondaire, s’ils veulent poursuivre les études. Ceci explique le manque de jeunes dans les îles entre les mois d’octobre et de juillet qui coïncident avec l’année scolaire au Sénégal. Plus de 80% des jeunes ne sont pas dans les îles à cette période, parce qu’ils sont partis étudier ou chercher du travail ailleurs.
Notre organisation, le Réseau des Îles de Basse Casamance, travaille à renforcer l’offre scolaire dans nos petites îles en développant des projets de construction de salles de classe modernes pour que toutes les écoles élémentaires aient des cycles complets, mais aussi en construisant des écoles secondaires pour que les enfants effectuent leurs cursus scolaires auprès de leurs familles au moins jusqu’au baccalauréat. Nous voulons aussi faire des écoles un espace d’épanouissement pour les enfants en développant des projets de modernisation des écoles (rénovation, construction et équipement) et de construction d’espaces de loisir propices au développement de l’enfance.
